La sociologie clinique est portée par le Réseau International de Sociologie Clinique, le « RISC »

« La spécificité de la sociologie clinique tient à sa façon d’approcher les phénomènes sociaux et institutionnels, dans une dimension à la fois théorique (elle s’inscrit dans une tradition compréhensive et suppose d’articuler la compréhension du social à celle du sujet jusque dans ses fondements psychanalytiques) et politique (qui pose au-delà de la critique, la nécessité d’une clinique du social).
La sociologie clinique place au cœur de son approche les contradictions entre objectivité et subjectivité, entre structures et acteurs, entre poids des déterminismes et capacité des individus à faire histoire, entre rationalité et irrationalité. Au-delà même de l’acteur, c’est le sujet qui l’intéresse, notamment dans ses dimensions affectives, existentielles. »

https://www.sociologie-clinique.org

Solillers est très attaché à la sociologie clinique car les « socio-cliniciens » se référent à la complexité (Morin, 2005 ; Pagès, 1993) (qui diffère des termes « compliqué », « confus » ou « embrouillé ») et à l’analyse dialectique (qui privilégie la pluralité des théories convoquées pour l’analyse). En effet, la pensée complexe, fondée sur l’analyse dialectique, remet en question la pensée linéaire, programmatique et normative, en vue de privilégier une pensée fondée sur la problématisation multiple et la réciprocité des influences à la faveur d’une démarche à forte valence clinique (c’est-à-dire une démarche se déroulant au plus près des acteurs). Pour Edgar Morin, la pensée complexe est animée par l’aspiration à un savoir non parcellaire, non cloisonné, non réducteur. Elle reconnait l’inachèvement et l’incomplétude de la connaissance. Il s’agit donc de considérer l’influence mutuelle des champs disciplinaires dans une transversalité et une logique d’entrecroisements théoriques (psychologie, sociologie, philosophie, psychanalyse, etc.)

Pour SOLILLERS, la sociologie clinique est un alors un cadre théorique qui étaye nos réflexions théoriques et nos pratiques de terrain au plus près des habitants, dans une démarche de co-construction de savoirs, de sens et de connaissances. C’est être sensible à la parole des gens, au récit qu’ils font de leurs histoires, aux significations portées par l’individu et les groupes, c’est s’intéresser à l’histoire de l’association, aux transformations des contextes etc. C’est aussi penser l’association dans son environnement proche ou « lointain », dans une analyse des phénomènes sociaux, institutionnels dans des dimensions théoriques et politique.

Pour Vincent de Gaulejac (Professeur émérite à l’Université de Paris, Président du Réseau international de sociologie clinique), la pratique du sociologue clinicien s’inscrit dans un va et vient permanent entre la posture de chercheur visant la production de connaissances et la pratique de terrain au plus près du vécu des personnes qu’il accompagne. La posture clinique est une posture impliquée, centrée sur la personne, proche du vécu du sujet, compréhensive et empathique. L’écoute du clinicien est inconditionnelle et bienveillante, attentive à ce que le sujet essaie d’exprimer de lui-même.